Le canal du Midi est né grâce au génie de Pierre-Paul Riquet qui a trouvé la solution pour alimenter en eau le canal et relier ainsi l’Atlantique et la Méditerranée. Son histoire commence en 1666 et continue aujourd’hui…
Comment joindre les deux mers par l’intérieur des terres ?
La question s’est posée dès l’Antiquité, avec l’essor du commerce. En effet, jusqu’au XVIIe siècle, la navigation entre l’Atlantique et la Méditerranée se faisait en contournant l’Espagne par le détroit de Gibraltar. Ce détour de 3 400 km, exposé aux tempêtes et aux pirates, rendait le voyage long, coûteux et périlleux. Plusieurs projets ont été imaginés au fil des siècles mais n’ont pas vu le jour. Nul n’a encore trouvé le moyen d’alimenter un canal de navigation à travers ce Languedoc aride et qui devait franchir la ligne de partage des eaux entre le versant atlantique et le versant méditerranéen.
Le génie de Pierre-Paul Riquet
Le génie de Pierre-Paul Riquet, concepteur du canal du Midi, a été de trouver la solution pour alimenter en eau cet ouvrage. Il a conçu au XVIIe siècle un système hydraulique innovant, encore en fonctionnement aujourd’hui, permettant d’acheminer l’eau de la montagne Noire jusqu’au seuil de Naurouze, le point le plus élevé du canal. Il devra relever bien d’autres défis pendant les 14 ans que vont durer la construction du canal !
Ainsi, en octobre 1666, Louis XIV signe l’Édit de Saint Germain-En-Laye, qui autorise Riquet à construire un canal entre l’étang de Thau et la ville de Toulouse.
Construction et évolutions
du canal du Midi
Le 1er janvier 1667, les travaux démarrent, tambour battant : le 13 avril, on pose la première pierre du barrage de Saint-Ferréol.
Six mois plus tard, à Toulouse, on pose la première pierre de la première écluse, celle de Garonne. Le creusement de la section Toulouse-Naurouze est lancé. Les premiers essais de navigation sur la Rigole de la Plaine ont lieu un an plus tard, en mai 1668. En 1669, Riquet obtient l’accord sur la 2e tranche, entre Trèbes et l’étang de Thau, qui entérine la jonction des deux mers. Il reprend aussi les travaux de construction du port de Sète. Les travaux redoublent alors d’intensité.
Ils ne dureront que 14 ans en tout, une prouesse pour un ouvrage de cette ampleur !
Le 1er octobre 1680, éreinté par ce chantier titanesque, rongé par les difficultés techniques et financières, Pierre-Paul Riquet décède. Ironie du sort, il ne reste qu’une lieue à creuser.
Riquet ne verra jamais la liesse populaire que suscite la 1ère mise en eau complète de son chef d’oeuvre, le 15 mai 1681, et le cortège inaugural qui rejoint Toulouse à Sète. Il laisse à ses deux fils le soin d’achever les travaux.
Diverses évolutions viendront ensuite… jusqu’à aujourd’hui encore où le canal se modernise de jour en jour avec de nouvelles installations qui permettent une gestion hydraulique du canal plus optimisée.